Quel combat de titans… Les spectateurs du Gonet Geneva Open ne pourront pas se dire déçus. En ce samedi radieux, ils ont assisté à plus de trois heures d’une bataille acharnée entre Casper Ruud (ATP 8) et Joao Sousa (ATP 79). Si le Norvégien s’est finalement imposé 7-6(3) 4-6 7-6(1), il aurait pu en être autrement. Joao Sousa a en effet servi pour le match dans le dernier set avant de se faire remonter par la tête de série N°2 du tournoi, qui voulait encore y croire. Il est vrai que Casper Ruud, vainqueur de l’édition 2021 du tournoi genevois, a semblé loin de son meilleur jeu en seconde manche, puis en début de troisième, alors que le Portugais ne ratait plus aucun coup. Difficile de dire ce qui a fait la différence à ce moment-là. Les nerfs du finaliste 2015 ont-ils soudainement lâché ?

«N’importe quel joueur – et c’est même le cas des grands champions ! – ressent toujours un peu de pression au moment de servir pour le match, analysait Casper Ruud à l’issue de la partie. Ça a sûrement été le cas pour Joao aussi, et j’en ai profité pour sortir mes meilleurs coups. La victoire se joue certainement sur quelques points clés, mais cela a évidemment été un match très difficile. D’ailleurs, c’est la première fois de la semaine que je tape de longs échanges, et c’est donc peut-être le match dont je suis le plus content.» Le Norvégien de 23 ans s’envole ainsi ce soir à Paris le cœur léger et la confiance à 200% après ce deuxième titre consécutif à Genève.

Joao Sousa, quant à lui, rêve déjà à l’an prochain et espère bien que la troisième finale genevoise sera la bonne. Le Gonet Geneva Open est un tournoi qui tient une place spéciale dans son cœur. «J’ai senti la ferveur du public aujourd’hui, c’était très spécial. J’ai bien joué toute la semaine, et je suis content de mon tennis, mais c’est sûr que j’aurais préféré gagner. Je suis surtout déçu pour ma famille qui m’a fait la surprise de venir aujourd’hui. Je ne savais pas qu’ils seraient là, j’aurais adoré leur offrir le grand trophée !» Une chose est certaine, le Portugais de 33 ans sera de retour à Genève pour tenter à nouveau sa chance.

Une semaine de records
Cette édition 2022 du Gonet Geneva Open est celle de tous les records. Une météo radieuse et des températures à faire fondre le thermomètre… Et surtout un public venu nombreux toute la semaine. Ce sont plus de 28’000 personnes qui auront fait le déplacement du Parc des Eaux-Vives durant la semaine. Une affluence record pour le tournoi genevois, qui prouve chaque année qu’il est une étape indispensable, et surtout très appréciée – du public et des joueurs – du circuit ATP. Rendez-vous l’an prochain du 13 au 20 mai 2023.

Arthur Cazaux dans le grand bain

Pablo Andujar (ATP 75), Arthur Cazaux (ATP 517), Tennys Sandgren (ATP 67) et Dominik Köpfer (ATP 59) ont su déjouer la pluie pour se hisser en huitième de finale du Gonet Geneva Open. Malgré le temps maussade, cette journée de lundi a livré quelques enseignements très utiles.

 Ainsi, Roger Federer sera, ce mardi, à l’épreuve d’un véritable spécialiste de la terre battue en la personne de Pablo Andujar. Titré à Gstaad en 2014, le Valencien de 35 ans est presque un miraculé du Circuit dans la mesure où il a subi trois opérations à son épaule droite entre mars 2016 et avril 2017. Revenu dans la lumière au printemps 2018 à la faveur de sa victoire au tournoi de Marrakech alors qu’il n’était qu’au 355e rang mondial, Pablo Andujar se jettera dans la bataille à la fois comme un affamé mais aussi comme un joueur qui n’aura, en raison de son parcours singulier, strictement rien à perdre.

 Avant celle de mardi qui espère-t-on sera celle des Suisses avec Roger Federer bien sûr mais aussi avec Dominic Stricker et Henri Laaksonen, la journée de lundi fut tricolore. Arthur Cazaux, 18 ans (ATP 517) a cueilli sa première victoire sur le Circuit de l’ATP Tour. Le joueur de Montpellier s’est imposé 6-3 6-7 (5/7) 6-3 devant son compatriote Adrian Mannarino (ATP 37). Sa journée fut encore embellie par la délivrance d’une wild card pour le prochain Roland-Garros.

 En fin de soirée, Benoît Paire (ATP 36) a, lui aussi, assuré le spectacle. Le Français s’est incliné sur le fil, 6-7 7-6 6-4, devant le gaucher allemand Dominik Köpfer au terme d’un match de toute beauté. Battu après un combat de 2h35′, Benoît Paire a sans doute livré sa plus belle performance depuis des mois. Il y a des défaites encourageantes. Celle-ci en fut une sans aucun doute.